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Festival Alimenterre : savoir, comprendre, agir

Festival Alimenterre : savoir, comprendre, agir

Le 16/10/2023

Du 15 octobre au 30 novembre, neuf documentaires donnent à réfléchir sur agriculture et alimentation. Des films percutants ou plus légers pour prendre conscience que plusieurs modèles existent.

Du 15 octobre au 30 novembre, neuf documentaires donnent à réfléchir sur agriculture et alimentation. Des films percutants ou plus légers pour prendre conscience que plusieurs modèles existent.

Par Marie-Pierre Chavel

Photo d'illustration - Sélection du cacao© Guillaume CollangePhoto d'illustration - Sélection du cacao© Guillaume Collange

Alors que les pesticides intoxiquent la Côte d’Ivoire, des productrices de cacao font le choix du bio et se libèrent du marché traditionnel qui asphyxie les paysans.
Photo ©Guillaume Collange

Partout dans le monde, l’agriculture souffre des mêmes maux : revenus des agriculteurs trop faibles, foncier inaccessible, monocultures et pesticides, domination des puissants… Et un discours revient souvent dans la bouche des paysans : « Je ne veux pas que mes enfants fassent ce métier », tel qu’on l’entend dans plusieurs films d’Alimenterre, festival organisé depuis 2007 par le Comité français pour la solidarité internationale (CFSI). Son objectif : informer sur les enjeux agricoles et alimentaires en France et à l’étranger via des documentaires et qui explicitent, dénoncent, montrent des alternatives. Et in fine encouragent le consommateur à agir pour une alimentation durable et solidaire.

Philanthrocapitalisme, solution ou danger ?

L’édition 2023 met en lumière l’interdépendance des enjeux de part et d’autre de la planète, avec par exemple L’Afrique, les OGM et Bill Gates. Le milliardaire veut éradiquer la faim et le paludisme du continent africain. Bravo ! Il compte sur la technologie. Bon. Précisément sur le génie génétique financé par sa riche fondation, abondée par d’autres géants : Bayer et BASF (chimie de synthèse, OGM), Amazon, Apple, etc. Heu… Des capitalistes philanthropes, on rêve d’y croire. Mais que penser de ces milliardaires qui veulent changer le monde, alors que, pour la sociologue Lindsay McGoey qui a enquêté sur la fondation Gates, « ce sont leurs pratiques qui ont dégradé l’environnement » ? Les programmes dits caritatifs les enrichissent encore plus. Leur argent les rend tout-puissants face aux États. Avant 2014, la Côte d’Ivoire était anti-OGM jusqu’à ce que les multinationales investissent dans le développement de son agriculture en échange d’une loi autorisant à faire de la recherche génétique et à commercialiser les OGM sur son territoire. Des leaders africains ont demandé à Gates de financer plutôt l’agroécologie, plus durable et plus adaptée aux communautés locales. Sans effet. « Les choix de la fondation Gates s’imposent aux Africains », observent les réalisateurs qui, pendant leur enquête (2018-2021), se sont vu refuser l’accès à des champs où s’expérimentent des cultures OGM. Maïs ou manioc, nourriture de base de nombreux autochtones, qui sait comment ils se comporteront une fois modifiés…

Photo d'illustration - Activiste Darlène Kassem© Pascal KardousPhoto d'illustration - Activiste Darlène Kassem© Pascal Kardous

L’activiste ivoirienne anti-OGM Darlène Kassem dans un champ de manioc du programme de recherche OGM Wave (Central and West African Virus Epidemiology), financé par la fondation Bill & Melinda Gates.
Photo ©Pascal Kardous

Que voulons-nous ?

Et si les vrais « sauveurs de l’humanité » étaient plutôt ceux qui prennent leur destin en main pour défendre leur agriculture, leur alimentation, leur santé, leur environnement ? Comme les productrices de cacao bio du film Côte d’Ivoire : toxique Afrique, qui disent non aux pesticides dont l’utilisation explose dans le pays, avec des conséquences graves sur la population. Ou encore Les Agités du bocage, ces citoyens, agriculteurs, élus du nord de la France qui défient la culture intensive de patates défigurant les paysages et menaçant les élevages traditionnels. Ils ne veulent laisser personne décider pour eux. Et nous ?

Ça c'est biocoop

Alimenterre promeut une alimentation et des modèles d’agriculture respectueux des humains et de l’environnement. C’est aussi le combat de Biocoop qui soutient le festival depuis 2013. Au-delà de l’aide financière, le Fonds de dotation Biocoop encourage les magasins à participer : organisation de projections, intervention aux débats, dons de produits pour les collations, etc. En 2022, près de 70 magasins ont été acteurs d’Alimenterre.

Affiche carrée Festival Alimenterre 2023 Affiche carrée Festival Alimenterre 2023

Au programme

Les courts, moyens et longs métrages sont visibles dans une dizaine de pays, lors de projections organisées par des associations, des lycées, des militants, etc., et suivies de rencontres et de débats.

À l’affiche cette année :

  • Côte d’Ivoire : toxique Afrique, Guillaume Collanges et Sébastien Daycard-Heid (2022)
  • Du béton sur nos courgettes, Arnaud Gobin et Christophe Camoirano (2021)
  • L’Afrique, les OGM et Bill Gates, Jean-Baptiste Renaud et Lila Berdugo (2021)
  • La révolution verte. Europe, un continent bouleversé, Joakim Demmer (2022)
  • Les Agités du bocage, Thomas Yzèbe (2022)
  • Les Fourmis et la Sauterelle, Raj Patel et Zac Piper (2021)
  • Partir à l’aventure, Gabrielle Bichat, Christine Forestier, Lucie Hautbout et Colombine Proust (2022)
  • Tu nourriras le monde, Nathan Pirard et Floris Schruijer (2022)
  • ZUT – Zones urgentes à transformer, François de Saint-Georges (2022)

Bandes-annonces, séances, démarches pour organiser une projection : alimenterre.org

Article extrait du n°130 de CULTURE BIO, le mag de Biocoop, distribué gratuitement dans les magasins du réseau, dans la limite des stocks disponibles.

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